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Sorolla, l'impressionnisme espagnol

J’abordais ce mois d’avril à la Casa d' Espagne, le second cycle de mes conférences sur la peinture espagnole consacré aux peintres SOROLLA, ZUBIAURRE et MIRÓ . Leurs œuvres reflètent l’évolution de ces peintre du XX° qualifiés de modernes. J’ai rappelé que la peinture moderne nait à Paris en 1863 avec la création très officielle du « Salon des Refusés ». Y sont exposés les œuvres de jeunes peintres en rupture avec l’académisme. Les modernes ne veulent pas être des photographes mais des artistes qui créent de nouvelles perceptions. Ainsi naissent les impressionnistes, suivis des fauves. Les courants de l’avant garde préparent leur entrée dans le monde .

 

L’IMPRESSIONNISME de JOAQUIN SOROLLA Y BASTIDA


Né à Valence en1863 le peintre meurt à  Cercedilla près de Madrid en1923 à l’âge de 60 ans.
C’est un des peintres espagnols les plus prolifiques, des temps modernes avec plus de 2 200 œuvres. Son inspiration découle de la peinture de genre traditionnelle en Espagne mais son style dérive de l’école impressionniste française. C’est dans son exploitation de la lumière qu’éclate son génie.
Joaquin avait à peine 2 ans lorsque ses parents moururent victimes d’une épidémie. Recueilli par son oncle et sa tante ceux-ci s’aperçurent très tôt de sa véritable vocation: la peinture.
A 15 ans, ils l’inscrivirent à l’Ecole des Beaux-Arts de San Carlos à Valence. Deux ans après le jeune homme affirmait sa maîtrise totale dans une série de « Marines »
Sorolla
Marine 44x78 cm (1880)
On ne peut qu’admirer la composition parfaite, le dessin sûr et l'harmonie des couleurs. Le jeune peintre présente ses œuvres à des concours mais n’obtient aucun succès car la mode est aux peintures traitant de thèmes sociaux dans une veine réaliste. Sorolla change alors de sujet et de palette comme le montre son grand tableau sombre "Otra Margarita" 130x200cm (1892).Sorolla
Les couleurs sont rompues, l’atmosphère pesante, fatigue et lassitude inclinent les visages vers le sol le chagrin : la misère morale des basses classes est au rendez-vous.
En 1883, Sorolla obtient une médaille à l'Exposition Régionale de Valence et avec une bourse d’études qui lui permet d’aller à étudier les artistes classiques et se lier par la même occasion avec de jeunes peintres . Deux ans plus tard il est à Paris où il découvre les joyaux impressionnistes. A partir de là la peinture en plein air s’impose dans votre travail, sa thématique change et aussi sa palette .

De retour à Madrid Sorolla s’installe, se marie, peut vivre ses peintures et atteint une certaine notoriété. En 1894 il retourne à Paris pour y découvrir le « Néo-impressionnisme » des Fauves comme Gauguin ou Matisse. Ses œuvres paysagères témoignent du fort impact des chefs de file du Fauvisme . Les formes n’apparaissent que par la couleur.Sorolla
En 1900, Sorolla obtient le Grand Prix du Concours International de Paris et commence à exposer en Angleterre. Une exposition à Paris le couvre de gloire. La capitale découvre dans près de 500 œuvres chatoyantes un portrait de la vie quotidienne débordante de couleur. Toutes sont inspirées par les paysages et coutumes de la région de Valence.

Couple de Valenciens à cheval 200x185 cm(1906)rump-of-valencia-1906
Dans ce tableau, l’harmonie nait de la complémentarité des couleurs et de l'utilisation de blancs vibrants et irisés. La structure spatiale est basée sur l'alternance de taches claires et obscures sur la toile.
Sorolla expose son travail à New York en 1909 et connaît un succès sans précédent qui se renouvelle en 1911 à l'Art Institute de Chicago, où le public admire l’éblouissante"Promenade en bord de mer" (205x200cm) datée de 1910.Sorolla
Désormais le peintre est à l’apogée de son art. Sa peinture révèle une approche  de la lumière que l’on définira comme «  luminisme ». A propos de son grand tableau « Ma femme et mes filles dans le jardin » 1910 (166x206cm ) il dira : « Peindre lentement en extérieur m’est impossible. Il n’y a rien d’immobile dans ce qui nous entoure. Et quand bien même tout serait pétrifié et figé ,il suffirait que le soleil bouge, ce qu’il fait sans cesse, pour donner un aspect changeant aux choses » Sorolla Dans cette œuvre l'auteur rend compte de la  luminosité des choses dans l’instant. De petites touches aux couleurs individualisées couvrent les robes et visages de Clotilde, Maria et Helene pour s’étendre à tout l'environnement.

Nous retrouvons cette technique dans une toile plus petite « Rosier dans la maison Sorolla » 1918-1919 (68x78cm) vibrante de lumière.Sorolla
En 1920 Sorolla est victime d’un hémiplégie dont il ne se relèvera pas. Trois ans plus tard, sa veuve fait don à la ville de Madrid de sa maison-atelier  afin d’y abriter son Musée . On peut y voir la  meilleure collection Sorolla du monde.

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