La promenade dans les musées toulousains continue. Aujourd'hui c'est le Musée Georges Labit qui est à l'honneur et surtout son inventeur...
Toulouse est redevable à Georges Labit du seul musée de province qui offre sur trois millénaires, un panorama complet de l’Inde, du Cambodge, du Siam, du Népal, du Tibet, de la Chine et du Japon, sans oublier sa remarquable collection d’Antiquités égyptiennes.
Tous les Toulousains connaissent la façade originale du musée inspirée du « Casino Mauresque » d’Arcachon, enchâssée dans une frondaison exotique assez inhabituelle dans le quartier des Demoiselles.
Georges LABIT naît en 1862 à Toulouse, fils du fondateur de la Maison Universelle, l’un des grands magasins toulousains. En cette seconde moitié du XIX° siècle, les grandes familles bourgeoises de la ville emboîtent le pas au dynamisme économique et culturel du pays. Avec la bénédiction de la Société de Géographie Toulousaine, le jeune Georges LABIT entreprend de sillonner le monde.
En 1883, il fait une croisière en Méditerranée. En 1888, il découvre la Laponie. En mai 1889, il embarque à Marseille pour un long voyage qui le mènera en Chine puis au Japon. A bord du « Djemnah » et parmi des voyageurs cosmopolites, savants allemands, géographes ou aventuriers espagnols et portugais, il longe l’Italie, cingle ensuite vers l’Egypte, atteint enfin Ceylan. Les escales se succèdent : Sumatra, Singapour, Hong Kong, Saïgon, avec leur lot de découvertes. Puis le Djemnah remonte le Yang-Tsé-Kiang. Georges LABIT note : « Le Chinois vit dans l’ordure…Les villes sont des cloaques. ». Le but du jeune homme c’est le Japon. Là, tout le surprend et le subjugue : maisons basses, bibelots, temples, bains, kimonos, thé amer, saké…Un monde nouveau s’ouvre à lui.
Il passe par Kobé, s’installe pour quelques jours à Yokohama, entrepôt de l’Empire britannique. Georges LABIT se débrouille en nippon et fait quantité d’emplettes. Finalement il rallie Tokyo en chemin de fer. Il écrit : « L’âme humaine se sent à la fois élevée et écrasée. On reste stupéfait devant ces accumulations de laques, ces toitures colossales et cet encadrement merveilleux d’arbres éternellement en deuil ».
Georges LABIT découvre au cours de son périple une forêt en pierre de 194 statues de Bouddha. Son voyage se termine à Kamakura, au pied du « Daïbutz », grand Bouddha de bronze de 18 m de haut…En septembre, un dernier regard sur l’ineffable Fuji-Yama et le voyageur regagne Toulouse des images plein la tête. Il reviendra au Pays du Soleil Levant en 1895, deux ans après l’ouverture de son musée qu’il fait construire selon les conceptions les mieux adaptées à la muséographie moderne.
A sa mort prématurée en 1899 (il avait 37 ans), son père hérite de ses biens et gère le musée dont Georges s’était occupé personnellement , l’ouvrant gratuitement au public. Par testament, il léguera à la ville de Toulouse le Musée des Arts Asiatiques et Antiquités crée par son fils.
http://www.toulouse.fr/fr-32/culture-135/musees-147/musee-georges-labit-120.html