Cet été un de mes amis de Vielha m’a remis un ensemble de très vieilles photos du Val d’Aran venus d’un monde rural à jamais révolu. J’ai voulu en savoir plus ce qui m’a poussé à fouiller dans l’histoire de ce coin des Pyrénées que je ne connais que par ses paysages paisibles, écrins de verdure bordés de hautes cimes, cadre idyllique pour des étés reposants…
Pendant des siècles, le seul passage naturel de la vallée conduisait au nord, vers la France...Ceinturés au sud et à l'est par une barrière de sommets dépassant les 2 500 mètres d'altitude, les Aranais ne pouvaient accéder au versant catalan que durant les mois d’été. Il leur a fallu attendre 1924 pour que soit aménagé le Port (col) de la Bonaigua (2 072 m) et 1947 pour que soit percé le tunnel de Vielha qui allait véritablement les désenclaver... Leur territoire n'est pas très étendu (620 km) mais il compte tout de même une quarantaine de villages dont Vielha, la capitale.
Photos de 1914 à 1930 (Vielha,Arties,Aubert,Betren,Escunhau )
Vielha, longée par la Garonne qui a creusé la grande vallée dans laquelle viennent déboucher une dizaine de petites vallées secondaires, garde encore dans sa mémoire les grandes crues torrentielles de 2014 qui emportèrent rives, maisons et tabliers de ponts.
Les premiers vestiges de la vie au Val d’Aran datent de l’Age du Bronze. Le mot Aran vient du Basque qui signifie « Vallée » si bien que nous sommes dans le Val de la Vallée ! Le basque a été la langue des habitants de ce territoire jusqu’au X° siècle et la toponymie des lieux en témoigne. On trouve aussi de très nombreuses traces de l’implantation romaine des III et IV° siècles, notamment près des sources thermales de Les, Arties, Trédos…
La christianisation de la vallée remonte à celle du Comminges et il y a à Garòs comme à Saint Bertrand de Comminges des restes de l’époque paléochrétienne. A noter que jusqu'en 1805 le Val d'Aran était rattaché à l'évêché français de St Bertrand pour dépendre ensuite de l’évêché de la Seu d’Urgell (Andorre). La Foi a enchanté les paysages aranais en les rehaussant d’églises romanes plantées au coeur du moindre village : harmonie d’une architecture sobre dont le clocher perce le ciel et qui récèle souvent en son sein le flamboiement de fresques et autels qui ont défié le temps.
(à suivre....)